Point de vue de l’industrie : National Resilience, Inc. (Resilience)

Résoudre le défi de la spécialisation

Article initialement publié dans le rapport Gros plan sur la bioéconomie : Ontario de BioTalent Canada.

Depuis que Resilience a fait l’acquisition de ses installations à Mississauga l’an dernier, l’entreprise s’est affairée à accroître sa production et à attirer de nouveaux clients, dont le gouvernement du Canada. Cependant, l’expansion a montré qu’il manque de personnes compétentes pour effectuer le travail, un problème qui touche l’ensemble de l’industrie biopharmaceutique du Canada.

Q : Pouvez-vous nous parler un peu de Resilience?

KEITH TUCKER, DIRECTEUR PRINCIPAL DES RH : Resilience est une entreprise de technologie et de fabrication dont le mandat est de démocratiser l’accès aux médicaments complexes. Plus précisément, nous travaillons avec des chercheurs, des sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques et des gouvernements pour aider à mettre au point et à produire une gamme de traitements expérimentaux et commercialisés. Nous pouvons appuyer les petits essais cliniques préliminaires, ainsi que la fabrication à grande échelle une fois que les médicaments sont approuvés pour utilisation commerciale au Canada.

Q : Pourquoi une telle expansion à Mississauga pour Resilience?

K. T. : Pour la croissance et tout ce qui l’accompagne. Il faut la gérer judicieusement, car dans notre industrie, tout ce que nous faisons doit être impeccable. Mal faire les choses peut avoir des conséquences réelles, alors nous devons nous adapter et prendre de l’expansion de la bonne façon et faire les choses de façon plus efficace. Il nous faut donc les bonnes personnes avec les bonnes compétences et, plus important encore, la bonne mentalité. Compte tenu des enjeux, ce travail ne peut être qu’un autre emploi. Les dirigeants, les techniciens de fabrication et tous les autres employés doivent prendre un véritable engagement à l’égard de la qualité dans tout ce qu’ils font.

Q : Est-il facile de trouver les talents dont vous avez besoin?

K. T. : C’est très difficile. Notre travail est très technique et exige des spécialisations très pointues. Seules quelques écoles au Canada offrent ces programmes et très peu d’étudiants choisissent de les suivre. Ce que je peux comprendre. Le secteur canadien de la fabrication de produits biopharmaceutiques est si petit que de nombreux étudiants n’ont jamais entendu parler de certains des emplois qu’il offre. Et même s’ils en avaient entendu parler, ils ne seront sans doute pas très enclins à se lancer dans un domaine où le nombre d’employeurs est aussi limité. Il est alors très difficile de bâtir l’industrie sans les gens dont vous avez besoin. De plus, les diplômés ont tendance à rester près de l’endroit où ils ont étudié, de sorte que toutes les entreprises de la région de Toronto se font concurrence pour le même petit bassin de talents, ce qui rend difficile le recrutement et le maintien en poste.

Q : Comment résoudre ce problème?

K. T. : La rémunération est une première clé, mais on ne peut pas se fier exclusivement aux salaires. Il y a toujours quelqu’un qui est prêt à payer davantage et capable de le faire. Ce que nous offrons va au-delà de la rémunération concurrentielle : nous accordons de la valeur aux propriétaires et aux constructeurs qui sont motivés à se joindre à notre mission, et nous voulons que nos employés veuillent rester en raison de notre culture, de notre travail utile et de nos possibilités d’avancement professionnel. Nous mettons l’accent sur le perfectionnement professionnel. Nous embauchons de nouveaux diplômés qui ont les bonnes bases et la bonne mentalité et nous leur offrons une formation poussée sur les compétences spécialisées dont nous avons besoin.

Q : À quoi ressemble cette formation?

K. T. : Tous ceux qui viennent travailler pour nous la suivent. Dans certains cas, elle dure des mois parce que, comme je l’ai mentionné, il n’y a pas de place à l’erreur. Nous devons absolument nous assurer que les employés sont prêts avant de les laisser travailler avec nos produits. En ce qui a trait à nos programmes de formation, nous travaillons avec chaque employé pour comprendre ses objectifs de carrière et créer un plan de perfectionnement qui lui montre la voie à suivre au sein de notre entreprise.

Q : Y a-t-il des moyens d’élargir le bassin de talents?

K. T. : L’immigration est une solution à l’heure actuelle. Nous pouvons embaucher des travailleurs d’autres pays qui ont reçu une formation complète et qui font souvent le travail depuis des années afin qu’ils puissent se joindre à nous et se mettre à jour très rapidement. Nous voulons aussi appuyer des programmes qui encouragent les étudiants canadiens à se spécialiser dans cette carrière hautement concurrentielle. Il est essentiel de collaborer avec les universités et les collèges pour développer davantage de compétences en STIM.

Q : Que faut-il faire pour accroître l’offre de talents locaux?

K. T. : Nous devons trouver des moyens d’encourager les jeunes à se lancer dans ce domaine. Notre type de fabrication de produits biopharmaceutiques est la voie de l’avenir, et il y a un réel intérêt et un soutien du gouvernement pour son expansion. Nous devons maintenant sensibiliser les étudiants aux grandes possibilités qu’offre cette industrie.


Profil de l’entreprise : National Resilience, Inc.

Lieu : Mississauga (Ontario)
Employés : Environ 320 au Canada
Sous-secteur : Biosanté

Resilience offre une capacité de fabrication novatrice et personnalisée pour soutenir les partenaires biopharmaceutiques à toutes les étapes du développement de médicaments, des essais précliniques à l’approvisionnement commercial.