Point de vue de l’industrie : Montréal InVivo

Faire connaître les carrières dans la bioéconomie

Article initialement publié dans le rapport Gros plan sur la bioéconomie: rapport national de BioTalent Canada.

Au service de quelque 600 organismes locaux dans les sciences de la vie et les technologies de la santé dans la région du Grand Montréal, Montréal InVivo a une perspective unique sur les défis en matière de ressources humaines auxquels font face les entreprises de sa région, notamment dans l’aide des jeunes professionnels à développer les compétences demandées et à forger des parcours professionnels dans le domaine des sciences de la vie.

Q : Pouvez-vous nous brosser un tableau de l’écosystème des sciences de la vie de Montréal aujourd’hui?

FRANK BÉRAUD, PDG : C’est un domaine vaste et diversifié qui couvre tout, des biotechnologies et des produits pharmaceutiques à l’intelligence artificielle (IA) de la santé, en passant par la recherche et la fabrication. Ensemble, les entreprises de notre ensemble de secteurs contribuent à près de 80 % du PIB du Québec.

Q : Quels sont les plus grands défis en matière de RH pour l’écosystème dans son ensemble?

FB : La concurrence pour les rares talents dans des domaines de niche. Il y a beaucoup de demandes pour des personnes qui ont de l’expérience dans le domaine des mégadonnées et de l’intelligence artificielle, par exemple, et nous sommes en concurrence avec d’autres secteurs pour les mêmes personnes.

CLAUDIE NOËL, DIRECTRICE DU DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES ET DES TALENTS : Nous devons également créer plus de voies pour les nouveaux professionnels vers les sciences de la vie. Il n’y a pas de route unique qui mène à ce domaine, ni d’endroit central où les gens peuvent afficher ou chercher un emploi. Et il y a tellement de possibilités en dehors du travail en laboratoire : finance, marketing, développement commercial, gestion de projet, juridique… Nous voulons que les gens, surtout les jeunes diplômés, connaissent tout l’éventail de postes.

Q : Quelle est l’importance de cette cohorte de jeunes, de la prochaine génération?

CN : Elle est essentielle. Et vraiment, nous avons besoin qu’ils développent les compétences demandées avant que les entreprises commencent à les demander. On ne peut pas pourvoir 200 postes du jour au lendemain.

FB : Nous devons également améliorer le maintien en poste des employés dans l’ensemble de l’écosystème. Pour que les travailleurs restent ici et que nous profitions de leur expérience. Les gens doivent savoir qu’il est possible de faire carrière dans les sciences de la vie et les technologies de la santé au Québec.

Q : Comment faire? Comment faire pour attirer les jeunes travailleurs qui ont les bonnes compétences dans le domaine, et comment faire pour les retenir dans la province?

FB : Nous travaillons sur une plateforme appelée Carrières d’avenir qui permet aux gens de créer des profils professionnels hybrides, en combinant leurs antécédents en sciences de la vie avec leur expertise dans d’autres domaines comme la bio-informatique ou la science des données. Ce genre de programme pourrait s’appliquer à toutes sortes de cheminements de carrière, du développement des entreprises à la biofabrication. Si vous regardez notre propre organisation, la plupart d’entre nous ont des diplômes en sciences de la vie, mais nous travaillons en gestion de projet, en communication ou en entrepreneuriat.

CN : Le continuum aidera les professionnels jeunes et expérimentés à acquérir des compétences connexes ou spécialisées dans les mégadonnées et l’IA appliquées à la santé humaine. Nous savons que plus les gens maîtrisent les nouveaux domaines où la demande est forte, plus ils sont susceptibles de rester dans le secteur. La première cohorte vient tout juste d’arriver et est maintenant intégrée à diverses entreprises pour une période de formation immersive.

Q : Quelle est l’ampleur de votre bassin de talents?

FB : Nous voulons qu’il soit le plus large possible. Il y a eu des efforts pour attirer et retenir des étudiants étrangers. Nous avons organisé quelques « rencontres éclair » professionnelles qui ont mis en contact des étudiants étrangers avec des employeurs locaux qui avaient des postes à pourvoir ou des stages à proposer, et cela a été un grand succès. Nous ciblons également le bassin de talents locaux pour les aider à établir des liens avec les employeurs locaux. Le salon de l’emploi que nous avons créé pour les aider à établir des liens pendant l’événement EFFERVESCENCE 2021 a été un grand succès. Cela montre qu’il faut une plateforme spécialisée où les entreprises et les candidats peuvent se trouver.

CN : Nous avons également mis sur pied un partenariat avec la Ville de Montréal qui offre un soutien financier aux femmes en sciences de la vie pour qu’elles étudient l’entrepreneuriat. L’idée, c’est que si nous encourageons plus de femmes à devenir entrepreneures, nous pouvons augmenter le nombre de femmes occupant des postes de direction. Les femmes représentent moins de 15 % des membres de conseils d’administration dans le secteur.

Q : Vous avez dit tout à l’heure que vous voulez vous assurer que les travailleurs sont au courant de toutes les possibilités qu’offre l’écosystème. Comment faire?

CN : Nous travaillons actuellement avec Pharmabio Development sur une plateforme qui énumère les types de compétences que recherchent les entreprises de biotechnologie et les emplois dans le secteur qui existent à l’extérieur d’un laboratoire humide. Nous pouvons nous en servir pour attirer plus de gens dans le secteur. Mais nous devons absolument continuer à promouvoir les diverses voies d’accès aux sciences de la vie.

Profil de l’entreprise : Montréal InVivo

Lieu : Montréal
Employés : 8
Sous-secteurs de la bioéconomie : Tous

Montréal InVivo est l’agence de développement économique pour les sciences de la vie et les technologies de la santé du Grand Montréal. Elle soutient un écosystème qui emploie environ 41 000 personnes et qui comprend des entreprises privées, des organismes de recherche et des organismes gouvernementaux. Le mandat d’InVivo à Montréal est de créer un environnement où tous sesmembres peuvent croître et réussi