Carter Yott : un modèle des principes d’IDÉA en STIM
Le parcours de Carter Yott, l’un des premiers lauréats de la Bourse I.D.É.A.L. de BioTalent Canada (leadership en matière d’inclusion, de diversité, d’équité et d’accessibilité), témoigne du pouvoir de la découverte de soi, de l’engagement communautaire et de la recherche de l’équité sous toutes ses formes.
La bourse de 10 000 $ – attribuée à des étudiant.e.s issu.e.s de groupes en quête d’équité qui commencent leurs études postsecondaires en STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) – vise à reconnaître des personnes comme Carter qui incarnent les valeurs de leadership et d’inclusion.
Un honneur inattendu
Originaire de Niagara Falls (Ontario), Carter a certes été heureux d’apprendre qu’il obtenait la prestigieuse Bourse I.D.É.A.L., mais son sentiment était empreint d’une certaine incrédulité.
« J’ai été étonné d’obtenir la Bourse I.D.É.A.L. de BioTalent Canada, admet Carter. Il y avait sûrement d’autres personnes qui méritaient cette reconnaissance, car le bassin de candidat.e.s regorgeait de diversité et d’excellence. »
Humilité mise à part, le choix de Carter n’est pas accidentel : il reflète l’engagement de celui-ci à favoriser l’inclusion en ingénierie, domaine qui a historiquement manqué de diversité dans sa représentation. La décision de Carter d’étudier l’ingénierie à l’Université McMaster a été motivée par sa passion pour l’innovation et la résolution de problèmes, particulièrement en matière d’accessibilité. Cependant, il demeure parfaitement conscient du fardeau financier de poursuivre des études en STIM.
« Étudier l’ingénierie est une aventure coûteuse, explique Carter. Cette bourse allège considérablement ce fardeau. »
Pour Carter, cette aide financière est plus qu’un simple moyen de payer ses droits de scolarité : elle représente un investissement dans sa capacité à continuer de promouvoir l’inclusion et l’équité.
À la découverte de son identité et de sa culture
Devenir un leader en matière d’inclusion et de diversité n’a pas toujours été un parcours dénué d’embûches pour Carter. Comme beaucoup de jeunes, il a dû apprendre à comprendre son identité propre, notamment en ce qui concerne son héritage culturel. « Jusqu’à récemment, je savais peu de choses sur mes origines, ce qui, je pense, conduit à une confusion en ce qui concerne la culture et l’identité. »
Ayant grandi sans lien solide avec ses racines autochtones, Carter a souvent adopté les habitudes culturelles de ses pairs, ne réalisant que plus tard à quel point il était important d’assimiler son propre héritage.
« J’ai commencé à adopter des éléments de mes cultures qui résonnaient en moi », dit-il en songeant au processus de remplissage des « trous » de son identité.
Pour Carter, cette découverte de soi a constitué un élément essentiel de sa croissance personnelle et scolaire.
« Tant que vous pouvez vous connecter à une partie de votre passé qui vous aide à apaiser et à donner un sens à la confusion, vous comblez les trous de votre identité. »
Cette prise de conscience lui a permis d’aborder la vie avec une meilleure compréhension, en particulier dans la façon d’interagir avec les autres et de défendre les groupes sous-représentés.
À la défense des communautés LGBTQ+
Une part importante des activités de Carter pour la défense des personnes LGBTQ+ est son travail au sein de cette communauté. Appartenant fièrement à cette dernière, il reconnaît à la fois les progrès réalisés ces dernières années et les défis qui restent à relever.
« Les jeunes dans la société canadienne acceptent beaucoup plus les gens de la communauté LGBTQ+. Cependant, il y a encore de la discrimination et des préjugés inconscients. »
À l’Université McMaster, il prévoit de militer activement dans des groupes comme Engiqueers et McMaster Pride en utilisant sa plateforme pour défendre l’égalité.
« Je sais que j’ai confiance en moi-même et je comprends que susciter la controverse peut être intimidant pour d’autres. Je n’ai pas peur de m’exprimer et j’espère être un exemple positif dans ma communauté. »
Pour Carter, les termes « allié » et « défenseur » sont plus que des mots : ils exigent de passer à l’action et de s’engager à lutter contre les préjugés et l’injustice, où qu’ils se trouvent.
L’ingénierie pour un monde plus accessible
En tant qu’étudiant en ingénierie, Carter est particulièrement passionné par l’interaction entre la technologie et l’accessibilité. Son intérêt pour l’ingénierie biomédicale convient parfaitement à son objectif de concevoir des solutions visant à améliorer la qualité de vie des personnes handicapées.
« Une partie fondamentale de la recherche consiste à tenir compte de la pertinence : à quoi est-ce que je contribue et comment ma recherche reflète-t-elle les besoins de la collectivité. »
Cet engagement envers l’accessibilité constitue un objectif à la fois professionnel et personnel, car Carter cherche à intégrer les principes de diversité et d’inclusion dans tous les aspects de son travail. Sa conception de la diversité va au-delà des simples différences culturelles et sociales : elle inclut également la reconnaissance des contributions des groupes minoritaires à la découverte scientifique, qui ont souvent été négligées ou effacées.
« L’histoire des découvertes scientifiques est souvent mal interprétée. Reconnaître cela dissipe les préjugés enracinés dans l’histoire. » Pour Carter, il est essentiel de reconnaître et de traiter ces préjugés pour assurer un avenir plus inclusif et plus équitable en STIM.
Leadership et mentorat dans les communautés autochtones
En plus de ses études universitaires, Carter a développé une passion pour l’enseignement et le mentorat, particulièrement au sein des communautés autochtones. Ayant grandi à Niagara Falls, où la représentation autochtone était rare, Carter a dû faire face à des défis pour s’approprier son héritage micmac.
« Il y a très peu de représentation des peuples autochtones dans ma ville natale de Niagara Falls. Notre centre d’entraide autochtone est à trente minutes en voiture de chez moi, et j’étais l’un des trois seuls élèves autochtones à la remise des diplômes d’études secondaires. »
Malgré divers obstacles, Carter a travaillé avec diligence pour épouser son identité d’Autochtone et devenir un défenseur de la représentation autochtone.
Que ce soit par le mentorat ou du leadership informel, Carter a toujours trouvé son épanouissement dans l’aide à autrui, surtout aux personnes issues de la diversité. Il a servi de mentor à un membre de sa communauté autochtone par l’entremise du Fort Erie Native Friendship Centre, où il a appliqué le principe de réciprocité, qu’il décrit comme un élément essentiel de la recherche autochtone : « Apprendre de tous et enseigner à tous ».
« J’ai effectué du mentorat à mon école secondaire pendant un an, puis à nouveau pour un membre de ma communauté autochtone. La réciprocité est un pilier de la recherche autochtone : Apprendre de tous et enseigner à tous. »
Cette passion pour l’enseignement se retrouve également dans ses objectifs d’avenir. Il songe à une carrière où il pourra continuer à encadrer et à inspirer les autres, non seulement dans le domaine de l’ingénierie, mais aussi dans la vie en général.
« Il est essentiel que les jeunes voient une représentation de leur culture, car cela les encourage à la poursuivre dans le futur. »
Son travail auprès de la jeunesse autochtone, tant sur le plan scolaire que dans le cadre de la défense des droits, vise à habiliter la prochaine génération à assumer son identité et à réussir en STIM.
« Il y a beaucoup de gens de toutes appartenances qui ont besoin d’accompagnement dans leurs études, les sports et la vie en général. Certes, j’ai à la fois manqué et reçu suffisamment de conseils dans chacun de ces aspects pour comprendre leur importance sur autrui. »
Un avenir en STIM
Bien qu’il explore encore les domaines de l’ingénierie avant de choisir sa voie, une chose est sûre : Carter est déterminé à jouer un rôle déterminant et durable en STIM.
« Il y a beaucoup d’incertitudes quant à la carrière que je vais entreprendre, mais je crois que tout le monde peut apporter quelque chose d’important, quelle que soit sa plateforme. »
Pour l’instant, Carter se concentre sur ses études à l’Université McMaster, où il compte profiter pleinement du milieu diversifié et inclusif qu’offre l’université. Sa participation à des groupes comme Indigenous Student Services et McMaster Pride n’est qu’un début.
« Une fois que j’aurai maîtrisé mon emploi du temps, je compte m’investir davantage dans ces groupes. Plus les gens voient leur identité représentée, plus ils sont enclins à accepter cette partie d’eux-mêmes. »
Un message pour les futurs dirigeants
En tant que l’un des premiers lauréats de la Bourse I.D.É.A.L., Carter sait qu’il porte la responsabilité d’ouvrir la voie aux futurs leaders en STIM. Son conseil aux autres étudiant.e.s issu.e.s de groupes en quête d’équité est simple, mais puissant : « Premièrement, il faut garder le cap et persévérer. Vous atteignez l’excellence dans un domaine par une pratique régulière et consciente. Deuxièmement, vous devez avoir le courage de vous défendre. »
Pour Carter, ces qualités ont joué un rôle déterminant dans son succès, et il espère inspirer d’autres personnes à suivre ses traces.
En regardant vers l’avenir, Carter est enthousiasmé par les possibilités qui s’offrent à lui, à l’Université McMaster et au-delà. Qu’il finisse par choisir la biotechnologie, l’ingénierie biomédicale ou un autre domaine, une chose est claire : Carter Yott est déterminé à jouer un rôle déterminant, non seulement en STIM, mais aussi dans la quête pour l’inclusion, la diversité, l’équité et l’accessibilité. Alors qu’il continue son parcours avec l’aide de la Bourse I.D.É.A.L., il est sur la bonne voie pour devenir un leader qui contribuera à façonner l’avenir de la bioéconomie canadienne.
Conclusion
L’histoire de Carter Yott est celle de la résilience, du leadership et d’un profond engagement à rendre le monde plus inclusif. À titre de l’un des lauréats de la Bourse I.D.É.A.L. 2024, Carter incarne les qualités de détermination, d’empathie et de défense des droits que BioTalent Canada cherche à promouvoir par cette bourse d’études. Son parcours ne fait que commencer, mais il fait déjà sentir son influence dans les communautés où il s’investit. Par ses études, son mentorat et sa défense des droits, Carter contribue à façonner un avenir où la diversité ne sera pas seulement célébrée, mais aussi tissée dans la trame même des STIM.
Catalyser l’intelligence en bioéconomie en habilitant la prochaine génération de dirigeant.e.s issu.e.s de la diversité. Cliquez ici pour connaître le processus de mise en candidature ou les façons de soutenir la Bourse I.D.É.A.L. et aider à favoriser le changement en STIM.