Aider les professionnels formés à l’étranger à franchir la première étape

ARTICLE SUR LES RETOMBÉES : POINT DE VUE D’UN ÉVALUATEUR DU PROGRAMME DE RECONNAISSANCE DES BIOCOMPÉTENCES

Nate Stepner connaît d’expérience l’importance de pouvoir compter sur un appui. Lorsqu’il démarre sa carrière dans l’industrie pharmaceutique, il a la chance de travailler avec un clinicien-chercheur disposé à jouer le rôle de mentor, qui lui dispense ses conseils et lui transmet sa passion pour le développement et la recherche sur les médicaments. Des décennies plus tard, il continue d’attribuer à ce mentor le mérite de l’avoir aidé à prendre son envol professionnel.

C’est la raison pour laquelle, tout au long de sa carrière, il a lui-même choisi de donner bénévolement de son temps et d’utiliser son expertise pour aider les jeunes scientifiques à intégrer le secteur canadien des sciences de la vie. De fait, il a volontiers pris part au Programme de reconnaissance des biocompétences en qualité de membre du comité d’examen BioFin prêt.

« C’est un peu ma façon de renvoyer l’ascenseur », confie-t-il. « Ce programme est particulièrement important pour les professionnels formés à l’étranger qui arrivent au Canada et ne possèdent pas encore les relations professionnelles qui peuvent les aider à avancer. »

Relier l’expérience internationale et les exigences canadiennes

L’engagement de Nate Stepner va au-delà de la compréhension de l’expérience et des capacités des candidats. Il cherche souvent à se renseigner plus en profondeur sur les entreprises où ils ont travaillé précédemment et sur les publications qu’ils ont produites dans leur pays d’origine. Cela l’aide à mieux comprendre la pertinence des qualifications des candidats en fonction des besoins des employeurs canadiens.

« En général, les responsables des RH lisent les CV en y consacrant peu de temps. Ils recherchent des éléments bien précis que les CV des candidats venant de l’étranger ne présentent pas forcément, même si y sont mentionnées les qualifications recherchées. Ce que j’apporte en tant qu’évaluateur du programme BioFin prêt, c’est le temps et la connaissance qui me permettent d’examiner vraiment en profondeur le CV et le parcours d’un candidat et d’établir des liens entre son expérience internationale et les exigences du secteur de la bioéconomie au Canada. »

Après l’examen de chaque dossier, Nate Stepner émet une recommandation, selon que le candidat est jugé admissible au statut BioFin prêt ou doit plutôt combler certaines lacunes. Dans le deuxième cas, il essaie de suggérer des formations complémentaires. Il est ravi de constater que ces suggestions ont été prises en compte quand il voit revenir un dossier de candidature qui se qualifie pour le titre BioFin prêt.

Fournir le travail nécessaire

S’il ne rencontre pas les candidats dont il examine les dossiers, Nate Stepner a en revanche connu de nombreux professionnels formés à l’étranger et travaillé avec eux. Il affirme que ceux qui réussissent le mieux arrivent généralement au Canada avec des attentes réalistes et en ayant conscience que les qualifications qu’ils possèdent dans un pays ne sont pas toujours équivalentes à celles exigées dans un autre. Il conseille donc aux professionnels de la bioéconomie qui envisagent une carrière au Canada d’être préparés à fournir le travail nécessaire pour se distinguer, et de trouver un mentor.

« Le processus n’avance pas toujours aussi rapidement qu’on le souhaiterait et on peut facilement avoir le sentiment de perdre pied au départ. Avoir un mentor fait une énorme différence. Je conseille donc vivement d’en chercher un si possible. »