Renforcer la résilience dans le milieu de travail – Améliorer la résilience organisationnelle des PME

Pendant la pandémie de COVID-19, certaines entreprises de la bioéconomie canadienne ont mieux réussi que d’autres, malgré le fait qu’elles avaient des défis similaires à surmonter. Qu’est-ce qui explique cette différence dans les résultats? En partie, la capacité de résilience organisationnelle. Pour mieux comprendre cette situation, BioTalent Canada a étudié la résilience organisationnelle, les facteurs qui y contribuent et les mesures à prendre pour la développer au sein des entreprises.

Le présent document se base sur cette étude et explore les défis que les petites et les moyennes entreprises ont à surmonter pour renforcer leur résilience organisationnelle, de même que leurs caractéristiques uniques qui leur permettent de mieux affronter l’adversité.

Qu’est-ce que la résilience organisationnelle?

La résilience organisationnelle se définit comme la capacité d’une organisation à anticiper les perturbations internes et externes et leurs répercussions, à les absorber, à y réagir et à s’y adapter. En bref, c’est la capacité d’une organisation à surmonter l’adversité pour assurer sa pérennité.

Cette définition a été validée au cours d’entretiens avec des employeurs de la bioéconomie. Ces derniers ont suggéré trois caractéristiques principales d’une organisation résiliente :

  • Elle est agile, flexible et adaptable en ce qui concerne ses opérations et ses processus internes.
  • Ses employés sont engagés envers le leadership, à la fois formellement et informellement.

Elle favorise une culture d’autonomisation issue d’employés mobilisés qui sentent qu’on les écoute et qu’on tient compte de leurs besoins en périodes de changement.

Pourquoi les petites et les moyennes entreprises (PME) jouent-elles un rôle important dans le renforcement de la résilience organisationnelle au sein de la bioéconomie?

La bioéconomie canadienne est essentiellement constituée de petites entreprises (moins de 100 employés selon la définition du gouvernement du Canada). Un récent profil de l’industrie a démontré que 90 % des entreprises du secteur correspondent à cette définition, la plupart des autres appartenant à la catégorie des moyennes entreprises, soit de 100 à 499 employés. Il y a très peu de grandes entreprises de 500 employés ou plus. Par conséquent, il importe de renforcer la résilience organisationnelle des petites entreprises si l’on veut renforcer celle de la bioéconomie canadienne dans son ensemble.

À quels défis les PME sont-elles confrontées pour renforcer leur résilience organisationnelle?

Les résultats de recherches antérieures ont fait ressortir trois défis principaux à relever pour renforcer la résilience organisationnelle. Ces défis ont été confirmés par des entrevues récentes avec des dirigeants de PME de la bioéconomie.

Manque de temps et de ressources pour évaluer les risques stratégiques et planifier la continuité des opérations

Beaucoup de dirigeants de PME interrogés ont déclaré que leur entreprise était en démarrage (souvent sans revenus) et qu’ils se concentraient surtout à assurer la continuité des activités mois après mois ou, même, une semaine à la fois. Ils se retrouvent donc constamment à gérer les situations les plus urgentes et ont peu de temps et de ressources à consacrer à l’élaboration de plans et à la mise en œuvre de mesures qui leur permettraient de prévenir les problèmes.

Gestion des talents et absence de rôles RH formels

La résilience organisationnelle est fortement associée à une gestion efficace des talents au sein d’une entreprise. L’embauche et la mobilisation de personnes ayant les compétences appropriées, l’état d’esprit recherché et la capacité de travailler en équipe dans un milieu de travail positif sont essentielles au renforcement de la résilience organisationnelle. Il est très utile de compter sur une fonction RH solide et formelle pouvant contribuer à développer et à soutenir activement l’entreprise et ses employés, mais elle est absente dans 70 % des entreprises de la bioéconomie canadienne. De plus, les petites entreprises investissent moins dans la formation et peinent davantage à recruter et à mobiliser de hauts dirigeants adéquats, deux composantes importantes d’une gestion efficace des talents.

Conception et mise en œuvre d’initiatives visant la diversité

La diversité est un autre contributeur important à la résilience organisationnelle. Nombre de dirigeants de PME ont déclaré réfléchir aux principes d’inclusion, de diversité, d’équité et d’accessibilité (IDÉA), tout en reconnaissant ne pas avoir élaboré de politique ni mis en œuvre de processus en ce sens. Ils ont laissé entendre qu’ils adopteraient peut-être ces principes lorsque leur entreprise aura prospéré et sera mieux établie, mais ce report pourrait plutôt entraver leur développement et accentuer leur vulnérabilité. Il a été démontré que les principes d’IDÉA peuvent faciliter la croissance et profiter aux petites entreprises.

ÉTUDE DE CAS
Exploiter la diversité pour soutenir la croissance et la résilience

Après avoir plus que doublé de taille, passant de 30 à plus de 60 employés, une petite entreprise de biosanté commence à explorer les mesures à prendre pour instaurer les principes d’IDÉA comme priorité stratégique afin de l’aider à poursuivre sa croissance et à améliorer sa résilience. Les dirigeants travaillent avec des experts pour concevoir et mettre en œuvre des outils de mesure de l’IDÉA, élaborer des cours de formation sur les préjugés inconscients pouvant survenir pendant les entrevues, accroître la diversité dans les postes de gestion, concevoir des parcours de mentorat et soutenir l’inclusion dans le milieu de travail.

Quelles caractéristiques uniques des PME peuvent les aider à renforcer leur résilience organisationnelle?

Les PME bénéficient de caractéristiques uniques qui facilitent le renforcement de leur résilience organisationnelle par rapport aux entreprises plus grandes et mieux établies.

Plus de flexibilité et d’adaptabilité

Les petites entreprises ont souvent plus de flexibilité et peuvent s’adapter plus rapidement pour affronter les risques et surmonter les crises. Grâce à leur structure plus simple et leur taille réduite, elles peuvent prendre des décisions, modifier des processus et réaffecter des ressources plus rapidement. Pendant les entrevues, les dirigeants de petites entreprises ont suggéré que leur réponse à la pandémie de COVID-19 avait été plus efficace, parce qu’ils pouvaient être agiles, réagir plus rapidement aux risques et mettre en œuvre les changements nécessaires.

Moins de dépendance à l’égard d’autres industries et entreprises

Beaucoup des petites entreprises sondées étaient en démarrage. Elles étaient encore relativement introverties et travaillaient au développement de processus et de produits. Par conséquent, elles dépendaient beaucoup moins d’autres entreprises, de chaînes d’approvisionnement ou des ventes, ce qui leur a permis d’éviter certains problèmes à grande échelle découlant de la pandémie. Bon nombre des défis qui se sont présentés aux moyennes et aux grandes entreprises – comme la nécessité d’adapter rapidement la production et la mise en marché en fonction de nouvelles habitudes des consommateurs et les importants problèmes d’approvisionnement – n’ont pas eu la même importance pour les petites entreprises de recherche et de développement en démarrage.

Innovation, créativité et résolution de problèmes

La bioéconomie canadienne se concentre en grande partie sur la recherche et le développement. Or, les compétences recherchées en R et D, comme l’innovation, la créativité et la résolution de problèmes, sont des éléments clés de la résilience organisationnelle. Bien qu’elles ne soient pas uniques aux PME, ces compétences caractérisent déjà le secteur et se retrouvent dans de nombreuses petites entreprises. Ces dernières ont donc pu aborder les défis de la pandémie de la même manière qu’elles règlent les autres difficultés : en exploitant leur capacité à résoudre des problèmes pour concevoir des solutions créatives et novatrices.

ÉTUDE DE CAS
Aborder la pandémie avec un esprit de résolution de problèmes

Les dirigeants d’une petite entreprise de bioénergie en démarrage comptant une dizaine d’employés estiment qu’une grande part de leur succès à relever les défis liés à la pandémie est attribuable à la méthode de résolution de problèmes qu’ils utilisent pour leurs travaux de recherche et de développement. Décrite comme une entreprise d’ingénieurs, l’équipe a adopté un esprit de résolution de problèmes pour comprendre la portée, les répercussions et les exigences des défis qui se sont présentés pendant la pandémie, puis a réuniles ressources nécessaires pour relever ces dé
fis.

Une stratégie clé consistait à sous-traiter certaines fonctions RH à un tiers, notamment l’élaboration de protocoles de santé et de sécurité pour le personnel et les sous-traitants, l’adaptation des techniques d’accueil et d’intégration et l’assurance d’une participation active des dirigeants dans les contacts continus avec le personnel.

Comment les PME de la bioéconomie peuvent-elles renforcer leur résilience organisationnelle?

Les PME de la bioéconomie disposent de diverses ressources pour améliorer leur résilience organisationnelle.

BioTalent Canada offre les ressources suivantes :

Apprendre des autres

L’intégration des principes d’IDÉA dans les opérations et la culture d’une organisation est un élément essentiel pour renforcer la résilience. Lisez les histoires percutantes ci-dessous pour découvrir comment d’autres organisations ont intégré les principes d’IDÉA dans leur entreprise et les avantages qu’elles en ont retirés.

Méthodes et sources

BioTalent Canada a récemment effectué des recherches sur la résilience organisationnelle dans la bioéconomie canadienne dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Dans le cadre de ce projet, elle a produit une série d’ouvrages, notamment des documents introductifs à certains des sujets clés en matière de résilience organisationnelle. Ces documents portent sur la façon dont certaines compétences peuvent aider à renforcer et à maintenir la résilience organisationnelle dans la bioéconomie. Ils ont été élaborés à partir des conclusions des travaux suivants :

  • Un sondage auprès de 344 employeurs de la bioéconomie canadienne
  • Des entrevues qualitatives approfondies avec 33 employeurs
  • Une revue systématique de la littérature, des cours de formation, des outils et des mesures disponibles liés à la résilience organisationnelle