Vous avez rédigé un curriculum vitæ qui vous a permis d’obtenir une entrevue d’emploi à laquelle vous teniez beaucoup. Maintenant, au lieu d’une centaine de candidats, il ne reste que vous et quatre ou cinq autres personnes.
Vous connaissez déjà les éléments de base : être à l’heure, saluer avec assurance, maintenir le contact visuel, repasser les questions habituelles, être clair et concis et adopter une attitude correcte. Mais quels éléments devez-vous mettre de l’avant pour vous démarquer? Ou plutôt, quels éléments pouvez-vous mettre en avant afin d’obtenir le poste?
Aujourd’hui, la plupart des recruteurs vont mettre l’accent sur la compatibilité : avec l’équipe, avec l’entreprise ou avec eux-mêmes en tant que supérieurs directs; pour certains, cet aspect est aussi important que les compétences exigées pour le poste.
D’autres employeurs vont s’attarder surtout au contenu, c’est-à-dire la nature du travail et les raisons qui font que vous êtes la meilleure personne pour le faire. Ces intervieweurs s’intéressent moins à ce que vous êtes qu’à vos connaissances et à vos réalisations.
Ce que vous ne devez pas perdre de vue, c’est que l’entrevue est une OPÉRATION DE VENTE. C’est le moment où vous devez tirer parti de chacun des avantages que vous possédez pour battre les quatre ou cinq autres personnes qui vendent la même chose que vous : eux-mêmes. Donc, même si le poste n’a RIEN à voir avec la vente, ce n’est pas toujours le candidat le plus qualifié qui emporte la mise, c’est souvent le meilleur vendeur.
Sur les centaines d’entrevues que j’ai animées ou auxquelles j’ai assisté, invariablement le poste est allé au candidat qui avait le mieux manifesté les caractéristiques suivantes.
1. La passion
Ce n’est pas le produit qui compte, c’est la manière de le vendre. Passion, enthousiasme, dynamisme, appelez cela comme vous voulez, c’est quelque chose qui ne s’enseigne pas, et les intervieweurs le savent. D’ailleurs, c’est toujours ce que les employeurs recherchent. Si j’avais un conseil à donner à d’éventuels candidats avant une entrevue, ce serait celui-ci : peu importe le SUJET que vous abordez, votre emploi, vos loisirs, vos ambitions, vos anciens collègues ou votre famille, de grâce faites-le avec passion! Et lorsque vous évoquez votre possible collaboration au sein de l’entreprise, concentrez-vous sur les aspects du poste qui vous attirent le plus et parlez-en avec enthousiasme. Les employeurs veulent des candidats qui se montrent emballés par la perspective de travailler pour eux.
2. La réponse-reflet
Souvent, ce n’est pas la voix que l’on entend, mais son écho. Prenez une portion de nature humaine : nous aimons généralement les gens qui nous aiment. Ajoutez un soupçon de psychologie : nous sommes portés à aimer les gens qui projettent des aspects de notre personnalité. Résultat : Les meilleurs vendeurs sont ceux qui peuvent rapidement détecter, puis refléter les personnalités auxquelles ils ont affaire. La psychologie de la vente a prouvé cette idée à maintes reprises. Dans le contexte d’une entrevue, cela signifie que vous devez afficher d’abord une personnalité positive, mais relativement neutre et employer la première partie de l’entrevue à déterminer devant quelle sorte d’intervieweur vous vous trouvez, puis refléter ces traits de personnalité clés dans votre manière de répondre aux questions. Si l’intervieweur semble timide et réservé, vous devez modérer votre caractère sociable et tenter de fournir des réponses maîtrisées et réfléchies. Si l’intervieweur est jovial et décontracté, vous devez prendre une attitude un peu plus détendue et à l’aise et moins rigide. Cela est encore plus difficile lors d’une entrevue devant un comité, mais le même principe s’applique. Cela ne signifie pas que vous devez devenir quelqu’un que vous n’êtes pas, mais la réponse-reflet est un élément essentiel de la vente et de tout milieu de travail, et un intervieweur analysera cet aspect pour être sûr que votre personnalité peut s’intégrer et s’adapter à celles des divers clients, des collègues et de la direction.
3. Le contexte
Ce n’est pas ce que vous savez qui importe, mais comment cela s’applique. Comme pour une lettre de présentation ou un curriculum vitæ, les entrevues les plus efficaces sont celles qui sont adaptées à l’occasion qui vous est présentée. Oubliez les réponses toutes faites aux questions sur vos « plus grandes réalisations » et vos « plus gros défis » et adaptez vos réponses à ce que vous connaissez de la société, de l’occasion qui vous est offerte ou des difficultés auxquelles l’entreprise ou le marché fait face. Il est certain que tous les candidats présélectionnés pour un poste de coordonnateur administratif savent utiliser MS Office et les logiciels de base de données, ne perdez donc pas de temps avec cet aspect. Cependant, si vous avez joué un rôle clé dans un projet qui consistait à regrouper les systèmes existants dans un système de gestion des relations avec la clientèle intégré ayant amélioré l’efficacité chez un employeur précédent, cela peut être TRÈS pertinent. C’est ici que vous devez faire une utilisation judicieuse de vos questions, à la fin de l’entrevue. Posez des questions qui vous permettent de donner des précisions sur vos principales compétences, qui n’auraient pas été couvertes pendant le reste de l’entrevue.
4. La validation
Ce n’est pas seulement comment cela s’applique, mais aussi qui est prêt à en témoigner. C’est ici que vos références, votre réseau, vos anciens collègues et les réseaux sociaux entrent en jeu. Lorsque vous répondez à des questions sur votre parcours professionnel, mentionnez le nom des personnes pour qui ou avec qui vous avez travaillé et qui peuvent l’attester. Veillez ensuite à ce que ces personnes soient parmi les références que vous fournissez. Les éléments de contexte intéressants que vous mettrez de l’avant marqueront l’esprit de votre employeur éventuel, qui saisira l’occasion pour vérifier et valider cette information. À l’ère des médias sociaux, les témoignages de tiers peuvent être un facteur décisif. Assurez-vous que votre profil LinkedIn, vos recommandations et vos références sont valides et à jour, et n’allez pas torpiller vos chances en gâchant l’image que vous vous êtes forgée lors d’une entrevue qui s’est très bien déroulée avec un comportement embarrassant et inconsidéré sur les médias sociaux. Faites le ménage de votre présence en ligne sur Facebook, Twitter et LinkedIn et supprimez tous les liens vers des images que vous préféreriez ne pas montrer à un employeur éventuel.
Ne laissez pas une invitation à l’entrevue avec les candidats présélectionnés vous faire perdre de vue l’objectif final. C’est une opération de vente, purement et simplement, et personne ne touche la prime s’il ne peut conclure la vente. Vous êtes peut-être moins nombreux sur la ligne de départ, mais il n’y a aucune récompense pour celui qui termine deuxième.
Article rédigé par Rob Henderson, président-directeur général de BioTalent Canada
À propos de l’auteur :
Rob Henderson est le président-directeur général de BioTalent Canada. Rob compte plus de 20 années d’expérience à des postes de haute direction dans les secteurs privé et public, notamment pour des sociétés telles que Canada Newswire et des associations comme l’Association canadienne des assistant(e)s dentaires et l’Association canadienne des journalistes. Il est un ardent promoteur de l’importance de la main-d’œuvre comme moteur de l’innovation dans la bioéconomie canadienne.
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HR Microscope July/August 2017