Dans la deuxième partie de notre série de cinq articles, nous évoquons une récente discussion du président et directeur général de BioTalent Canada, Rob Henderson, et des experts de l’industrie sur l’importance des compétences essentielles et techniques des employés actuels et des futurs talents de la bioéconomie canadienne.
Cette discussion, animée par Rob, a eu lieu dans le cadre de la discussion en groupe de la conférence du Réseau de cellules souches (en anglais). Se sont joints à lui Helen Sheridan, vice-présidente principale des ressources humaines de STEMCELL Technologies, Edward Short et Judene Pretti, directrice du Work-Learn Institute de l’Université de Waterloo.
Cette conversation faisait suite à une annonce emballante de BioTalent Canada sur le lancement des cours de formation hautement spécialisés « Compétences essentielles fondamentales » et « Compétences techniques fondamentales ». Ces cours de formation professionnelle ont été conçus avec l’aide de professionnels de l’industrie dans le but de combler les lacunes en matière de compétences relevées dans le secteur de la bioéconomie canadienne.
Les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada comptent parmi les meilleurs du monde. Ils préparent les étudiants comme tout autre pays prépare ses diplômés. Les programmes d’apprentissage intégré au travail (AIT), comme le Programme de stages pratiques pour étudiants (PSPE) de BioTalent Canada, permettent d’établir des liens entre les employeurs du secteur des biotechnologies et les jeunes talents. Cependant, on ne peut pas tout apprendre dans une salle de classe.
Imaginez l’avantage qu’aurait une entreprise à disposer d’outils de perfectionnement professionnel qui permettraient aux nouvelles recrues et aux employés déjà en poste de s’intégrer rapidement et de produire immédiatement.
Le Canada a le potentiel pour devenir un chef de file mondial dans le domaine de la bioéconomie au cours des cinq prochaines années. Un facteur majeur qui déterminera l’atteinte de cet objectif est la présence de talents hautement qualifiés et de calibre mondial. Une organisation a besoin d’employés possédant des compétences essentielles très pointues ainsi que des compétences techniques affinées pour compléter ces éléments fondamentaux.
Préparation au laboratoire
Les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada préparent efficacement les diplômés sur le plan académique, mais il est possible qu’une période de « rodage » de deux ans soit nécessaire pour familiariser les diplômés avec le milieu de travail. Il faut une formation spécialisée pour comprendre la façon de traduire les connaissances scientifiques en exécution technique. La préparation au laboratoire, en quelque sorte.
« Nous voyons des talents arriver dans l’entreprise avec d’excellentes assises scientifiques, mais il faut également qu’ils possèdent des compétences technologiques pour effectuer très rapidement des analyses poussées », indique Helen Sheridan, vice-présidente principale des ressources humaines chez STEMCELL Technologies. Cela peut parfois vouloir dire qu’ils ont besoin de compétences en programmation, en intelligence d’affaires ou en bio-informatique ».
Au cours des dernières années, la démarcation entre les technologies de l’information et les biotechnologies est devenue floue avec l’avènement de la cybersanté et de l’intelligence artificielle. Cette démarcation deviendra encore plus floue à mesure que les organisations intensifieront leurs transformations numériques.
« Charles River Laboratories a lancé la transformation numérique de son entreprise », explique Edward Short, responsable des ressources humaines dans le service de l’évaluation de la sécurité de Charles River Laboratories. Ainsi, lorsque nous intégrons de nouveaux talents (ce qui est essentiel), ils peuvent livrer des résultats très rapidement afin que nos clients puissent prendre des décisions relatives aux étapes suivantes de leurs projets de recherches ».
On voit à quel point il est important de munir les employés des outils et d’une formation de pointe pour qu’ils soient prêts à travailler en laboratoire dès que possible, alors que nous travaillons à distance dans ce nouveau monde créé par la COVID-19. Des employés possédant des compétences essentielles bien précises sont tout simplement essentiels au succès d’une entreprise.
Des réserves de talents
Les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada comptent parmi les meilleurs au monde pour préparer les diplômés à la transition vers la vie professionnelle. Les programmes liés aux sciences de la vie et à la biotechnologie, en particulier, s’appuient fortement sur l’AIT pour les aider à constituer d’importantes réserves de talents prêts à travailler.
Le choix des experts qui ont participé à cette discussion était idéal dans la mesure où les deux côtés du marché de l’offre et de la demande étaient représentés. Helen Sheridan et Edward Short représentaient « la demande » tandis que Judene Pretti représentait le milieu universitaire – ou « l’offre ». Elle s’est sentie rassurée par les déclarations de Mme Sheridan et de M. Short.
« Ce fut rassurant d’entendre que le recyclage professionnel et le relèvement des compétences seraient tributaires de ces milieux professionnels », indique la directrice du Work-Learn Institute de l’Université de Waterloo, Judene Pretti. Ils vont devoir intégrer une souplesse technologique à tous les aspects du travail, et ce, pas seulement pour ceux qui ont été formés dans une discipline technique ».
Mme Pretti affirme que les recherches menées par l’Université de Waterloo, ainsi que le travail qu’elle a effectué, cadrent bien avec les besoins de l’industrie.
« Pensez à tous les investissements que le gouvernement fédéral a faits dans le PSPE pour s’assurer qu’un plus grand nombre d’étudiants tirent profit de cette expérience en milieu professionnel avant l’obtention de leur diplôme », ajoute Mme Pretti. « Je pense que cela contribuera grandement (à préparer les étudiants en vue de l’obtention de leur diplôme) ».
Or, Mme Pretti a admis qu’un stage de quatre mois n’est pas très long pour se mettre à niveau. Cette courte période encourage les participants au programme d’enseignement coopératif à véritablement faire le saut, mais une formation supplémentaire leur serait certainement profitable.
Dans cette optique, l’accès précoce aux programmes de formation, accessibles au public dès le 1er avril, est gratuit pour les bénéficiaires des subventions salariales de BioTalent Canada. La valeur des compétences essentielles et des compétences techniques spécialisées, lesquelles sont adaptées aux rigueurs des environnements de travail actuels dans le domaine des biotechnologies, est incommensurable.
Découvrez le reste de la discussion en groupe
Le présent article ne couvre qu’une petite partie de la discussion d’une heure. Pour en savoir plus sur ce que les experts pensent de l’importance des compétences essentielles et techniques dans le domaine de la bioéconomie au Canada, visionnez l’intégralité de la discussion en groupe (en anglais). Nous vous encourageons à laisser des commentaires et à lancer vos propres conversations.
Financé en partie par le Programme d’apprentissage, d’alphabétisation et d’acquisition des compétences essentielles pour les adultes du Canada.