Des minorités invisibles?

Recommencer à zéro dans un nouveau pays comporte de multiples défis; votre réussite et le fait que vous meniez ou non une carrière dans laquelle vous pouvez vous épanouir dépendent en bonne partie de votre attitude. Comme beaucoup de nouveaux arrivants, j’ai débarqué au Canada après avoir occupé un poste beaucoup plus important que celui qui m’a d’abord été proposé ici. Je suis arrivé avec une grande expérience internationale en publicité et en marketing acquise dans trois pays, mais j’ai rencontré de nombreuses difficultés pour relancer ma carrière après mon arrivée. Après avoir connu une certaine réussite, j’ai consacré ma carrière à aider d’autres immigrants qui s’efforcent de reconstruire leur vie au Canada.

Je les vois partout. Ces masses compactes qui restent entre elles pour constituer des groupes ethniques homogènes. Qui parlent leur propre langue et restent à part des « autres ». Qui glissent le long des murs en se tordant les doigts dans la cour de l’école, craignant que quelqu’un vienne leur parler! J’entends parler tellement souvent de Canadiens qui vont vers ces immigrants, qui invitent leurs enfants à une fête ou pour jouer, et dont la gentillesse est considérée comme étant tellement suspecte que ça en est presque impoli!

Je comprends que beaucoup de nouveaux arrivants ressentent une certaine angoisse lorsqu’ils doivent interagir avec des gens qui sont étrangers à leur culture. Pourtant, je crois fermement qu’il est tout à fait impossible de réaliser ses rêves en vivant dans un vase clos ethnique.

Un bon ami m’a conté sa propre expérience un midi. Il vit dans un quartier chic de Vancouver et une famille d’origine asiatique habite juste en face. Pendant plusieurs années, ils ne se sont jamais parlé, évitant même de se regarder, jusqu’à ce que sa fille, qui étudiait le mandarin à l’école, entreprenne une conversation avec la fille d’en face alors que les deux familles sortaient de la maison. Soudain, ce fut comme si on avait actionné un commutateur! Des sourires et des gestes, quelques mots dans un anglais et un mandarin approximatifs. Voilà des barrières levées, des ponts jetés! En tant qu’immigrants, nous avons tellement en commun, peu importe d’où nous venons. Pourquoi nous empêcher ainsi d’apprendre à propos des autres cultures? Je ne choisis pas mes amis en fonction de leur provenance, je les choisis en fonction de leur destination!

Je rencontre des immigrants qui ont des diplômes de médecine, des diplômes d’ingénieur, des doctorats, et qui travaillent. La plupart d’entre eux occupent un emploi très en deçà de leurs qualifications. Les exemples de rêves qui se sont effondrés abondent. Comment ils n’arrivent pas à obtenir l’emploi dont ils ont toujours rêvé. Je comprends ce qu’ils ressentent, mais je suis déçu qu’ils aient lâché prise. Pourquoi avez-vous laissé vos rêves s’envoler? Je sais que vous rencontrez des difficultés, mais c’est le cas de presque tous les immigrants! Vous n’êtes pas seul!

Je rencontre aussi de nombreux immigrants qui sont ici depuis quelques mois ou quelques années et je suis parfois renversé par la mentalité de « victime » qu’ils ont adoptée. Cela ne peut vous aider d’aucune façon! Admettez que vous êtes ici venu ici de votre plein gré et que vous êtes le seul responsable de votre destinée! Une attitude négative ne fera que vous enfoncer davantage dans l’autoapitoiement et le malheur, et vous aurez d’autant plus de mal à vous en extirper.

Observez les immigrants qui ont réussi et inspirez-vous-en. Ils ont fait un effort délibéré pour travailler et vivre avec des gens de toutes les cultures, y compris les Canadiens de souche. Le fait est que vos qualifications ne sont pas tout. Vous devez développer des compétences qui vont beaucoup plus loin que ce qui peut être inscrit sur un bout de papier!

Par exemple, de nombreux immigrants ne se rendent pas compte que leurs compétences linguistiques sont très inférieures aux normes canadiennes. Entendons-nous : s’il y a deux candidats ayant les mêmes qualifications, mais que l’un a des lacunes sur le plan linguistique, il n’aura pas le poste! Ça ne sert à rien de crier au racisme, vous devez être capable de porter un regard critique sur vous-même pour améliorer vos perspectives d’emploi.

Une attitude « invisible » vous empêchera de réussir et de faire de vos rêves une réalité. Mettez le changement en marche dès maintenant!


Article rédigé par Nick Noorani, associé directeur à Prepare for Canada, le plus important service numérique avant l’arrivée pour les immigrants au Canada.

À propos de l’auteur :

Né à Mumbai, en Inde, Nick Noorani est devenu une voix puissante pour l’intégration des immigrants au Canada et la réduction des écarts culturels en milieu de travail et ailleurs.

 

 

Nous sommes la plus importante communauté numérique au Canada pour les professionnels formés à l’étranger qui souhaitent immigrer au pays ou qui ont immigré récemment. Ces nouveaux arrivants se présentent au Canada avec un bagage de formations et de compétences diversifiées qui offre une superbe occasion de renforcer la main-d’œuvre qui travaille dans la bioéconomie. Alors que les bébé-boumeurs commencent à prendre leur retraite, la bioéconomie fera face au même défi que le reste de l’économie au Canada et dans les autres pays développés : un manque de travailleurs formés ou qualifiés au pays pour occuper les postes vacants. Si vous cherchez à attirer de nouveaux arrivants de talent dans votre effectif, faites appel à nous.

 

 

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HR Microscope February 2017